Nom : Harvey Murray GLATMAN |
Alias : Le tueur de mannequins |
Date de naissance : 10 octobre 1927 |
Classification : Tueur en série |
Caractéristiques : Violeur avec tendances sexuelles sado-masochiste |
Nombre de victimes : 3 |
Date des meurtres : 1957-1958 |
Date d'arrestation : 27 octobre 1958 |
Méthode de meurtre : Etranglement par ligature |
Lieu : Comtés de Riverside et de San Diego, Californie, USA |
Statut : Exécuté le 18 septembre 1959 |
A Hollywood, dans le monde très compétitif des mannequins, il y a beaucoup plus de jeunes candidates que d'emplois disponibles. Prêtes à tout pour réussir, certaines acceptent n'importe quelle commande, sans demander de références. Judy Dull ( ci-dessous ) accepta un rendez-vous avec un photographe inconnu. Elle ne rentra pas chez elle, et sa famille redouta bientôt le pire. |
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Au coin nord-est de l'avenue Sweetzer, à Hollywood, se dresse un bâtiment en stuc abondamment orné. C'est là qu'un jeune journaliste du Los Angeles Times, Robert Dull, appela sa femme Judy le soir du 1er août 1957. Il ne fut pas surpris d'apprendre que la jeune femme n'était pas chez elle. Judy Dull était un mannequin très demandé. Son métier était d'ailleurs à l'origine de l'échec de leur mariage - Robert Dull refusait que sa femme pose nue. L'une des jeunes femmes qui partageait l'appartement de Judy Dull, Lynn Lykles, lui expliqua : " Elle est partie avec un photographe nommé Johnny Glynn, vers deux heures cet après-midi. " " Savez-vous où elle allait ? " " Non, mais le photographe a laissé un numéro de téléphone. " " Pourriez-vous lui demander de m'appeler au bureau quand elle rentrera ? ", demanda Dull pour finir. Deux heures plus tard, Judy Dull ne s'était toujours pas manifestée. Deux photographes avaient appelé pour se plaindre : le mannequin leur avait fait faux bond. A vingt et une heures, un ami téléphona. Judy Dull n'était pas venue au dîner qu'il avait |
Judy Dull, lors d'une séance photos. Elle invita donc le petit homme à entrer. Il se présenta sous le nom de Johnny Glynn, déclara qu'il était photographe et qu'il avait obtenu le nom et l'adresse de Lynn Lykles par une agence. Il lui demanda s'il était possible de voir ses photos professionnelles. Quand Betty revint avec celles-ci, il déclara en désignant une photo de Judy Dull accrochée au mur : " C'est beaucoup plus son genre que je cherche. Puis-je voir ses photos à elle aussi ? " Il les examina lentement ; il semblait fasciné. Quand il eut fini, il demanda le numéro de Judy Dull, qui ne figurait pas dans l' annuaire. Betty, pensant fournir du travail à son amie, donna son numéro au visiteur. Le 1er août, alors que les trois jeunes femmes prenaient leur petit déjeuner, Johnny Glynn appela. Il avait une commande urgente et souhaitait que Judy Dull pose pour lui l'après-midi même. Judy se montra réticente ; son emploi du temps était très chargé, et la description que Betty avait faite de Johnny Glynn ne lui avait pas donné envie de le rencontrer. Mais quand il |
Le petit homme furtif ( à gauche ) qui se présenta à Judy Dull sous le nom de Johnny Glynn n'avait rien de l'élégance d'un photographe de mode - de fait, il n'était pas photographe, et Glynn n'était pas son vrai nom. Le brigadier David Ostroff, chargé de l'affaire auprès de tous les photographes et agences de mannequins d' Hollywood qu'il put trouver. Personne n'avait entendu parler de Johnny Glynn, ni de qui que se fût répondant à son signalement. La disparition du séduisant mannequin fit la une des journaux. Ostroff consacra des semaines entières à vérifier les informations dont on le submergeait. De toute évidence le métier de mannequins n'était pas une occupation très sûre à Hollywood. Plusieurs jeunes mannequins se présentèrent pour raconter comment elles avaient commis l' imprudence de travailler pour des "photographes" inconnus, qui s'étaient ensuite imposés à |
Les manchettes annonçant la disparition de Judy Dull (ci-dessus) rappelaient le sort de l'actrice hollywoodienne Jean Sprangler (à droite), disparue à jamais en octobre 1949. La police consulta son dossier à la recherche d'indices. |
Le 29 décembre 1957, cinq mois après la disparition de la jeune femme, un garçon de ferme se promenait avec son chien dans le désert, à deux cents kilomètres à l'est de Los Angeles. Soudain, le chien se mit à aboyer. Son maîtres s'approcha et constata que l'animal avait trouvé un crâne humain. La police, aussitôt appelée sur les lieux, découvrit non loin du crâne un squelette à moitié enfoui. Un cadavre anonyme
Les restes d'une robe marron et les sous-vêtements indiquaient qu'il s'agissait d'une femme. Les quelques cheveux encore en place étaient blonds. La cause de la mort était inconnue.
S'agissait-il du cadavre de Judy Dull ? La dernière fois qu'on l'avait vue, la jeune femme portait une robe marron ; le squelette mesurait, comme elle, 1,62 m. Mais un expert en médecine légale affirma que la morte était âgée d'environ trente-cinq ans, et Robert Dull ne put identifier l'anneau orné de perles qu'elle portait au doigt. Ostroff en déduisit qu'il ne s'agissait pas du cadavre de Judy Van Horn Dull. Mais il se trompait... |
Harvey Glatman ( à gauche ) était incapable de nouer des relations normales avec une femme. A dix-sept ans, Glatman, rongé par la frustration et poursuivi par ses fantasmes sexuels, décida de passer à l'acte. Une nuit, à Boulder, dans le Colorado, il menaça une adolescente avec un pistolet factice et lui ordonna de se déshabiller. Celle-ci se mit à hurler ; Glatman paniqua et s'enfuit en courant. Il fut arrêté pour ce délit, puis relâché sous caution. Pour rompre avec le passé, il se rendit à New York. Là, il donna libre cours à ses pulsions agressives à l'égard des femmes en les dévalisant arme au poing, se faisant connaître sous le nom de " Bandit Fantôme ". Il tenta de passer au cambriolage, mais fut rapidement pris et condamné à cinq ans de prison. |
Mrs. Carl Silverman, désignant Glatman sur une photo, fut l'une de ses victimes. Il tenta de la dévaliser en 1946. Glatman fut un prisonnier docile ; le traitement psychiatrique auquel il fut soumis sembla faire effet. Il fut relâché en 1951 et retourna dans le Colorado où il travailla comme réparateur de télévision. En 1957, il partit s'installer à Los Angeles. Sa mère avait rassemblé assez d'argent pour qu'il puisse s'installer à son compte. Désormais anonyme dans une grande ville, Glatman se consacra à satisfaire son désir insatiable. |
SHIRLEY BRIDGEFORD, vingt-quatre ans, était
divorcée et mère de deux enfants. Redoutant de rester seule, elle s'était inscrite dans un club de rencontres sur le conseil d'une amie. |
RUTH MERCADO, vingt-quatre ans, était stripteaseuse et posait pour des photos. Célibataire, elle vivait avec un chien de race colley et plusieurs perruches. |
LIGOTÉES
Harvey Glatman appartenait à cette catégorie de
pervers sexuels qui raffolent des cordes. Cette obsession se développe souvent en réponse à un profond senti- ment d'infériorité. La plupart des pervers de ce type sont convaincus qu'aucune femme normale ne peut les trouver attirants. Très tôt, les fantasmes de Glatman portèrent sur des femmes ligotées. Finalem- ent, par association d'idée, la vue d'une corde devint en soi sexuellement excitante. Par la suite, il avoua qu'il était impuissant si sa partenaire n'était pas attachée et bâillonnée. |
Frank Johnson fut emmené au commissariat de Santa Ana. Il avoua avoir utilisé un faux nom et révéla sa véritable identité : Harvey Murray Glatman, réparateur de télévisions, âgé de trente ans. Il admit avoir tenté d'agresser Lorraine Vigil, mais ajouta qu'il avait agi sous le coup d'une pul- sion subite. Un communiqué décrivant l'arrestation fut envoyé à tous les policiers de la région, afin de permettre d'éventuels recoupements avec d'autres crimes. Quand le message arriva sur le bureau de l'inspecteur Marvin Jones, celui-ci remarqua imm-édiatement que le dénommé Glatman vivait dans son secteur. De surcroît il habitait près de chez Ruth Mercado. Les policiers se rendirent chez Glatman. Le petit pavillon avait un aspect délabré. Le toit était recouvert de papier goudronné, et des barreaux avaient été posés aux fenêtres. A l'intérieur, les murs étaient couverts d'affiches de pin-ups désh- abillées. Sur certaines photos, les femmes étaient attachées et bâillonnées. Des morceaux |
En quête d'une idylle, Shirley Bridgeford s'était habillée élégamment pour son rendez-vous. Mais " George Williams " n'était pas un romantique. Les policiers savaient désormais ce qui était arrivé aux trois mannequins disparus. Glatman fit des aveux détaillés. Quand il avait vu la photo de Judy Dull sur le mur de son appartement, il avait eu un vrai coup de cœur ; c'était la fille dont il avait toujours rêvé. Deux jours plus tard, son rêve devenait réalité : Judy Dull était assise dans sa vieille Dodge noire, en route pour son " studio ". Là, Glatman lui avait demandé d'ôter sa robe et de passer une jupe plissée et un cardigan. Puis il avait sorti une corde en expliquant qu'il faisait des photos pour la couverture d'un magazine d'histoires policières véridiques, et qu'elle devait être ligotée et bâillonnée. Il attacha la jeune femme et prit quelques photos. Torp excité pour se réfréner plus longtemps, il la fit glisser à terre et lui ôta tous ses vêtements sauf son slip. Puis, plaçant un pistolet automatique contre sa tempe, il l'avertit qu'il la tuerait si elle résistait ; il avait |
Un mélange de courage, de force et de chance permit à Lorraine Vigil de ne pas devenir la quatrième victime de Glatman. Peu après son arrestation, le " photographe " faisait des aveux complets. Cette fois, Glatman longea Long Beach, puis tourna vers le sud en direction de San Diego. Mais quand il arrêta sa voiture le long d'une route secondaire dans le désert d'Anza et passa son bras autour des épaules de la jeune femme, celle-ci le repoussa. Glatman sentit monter la colère en lui, mais parvint à se maîtriser. La route principale était trop proche pour qu'il se risquât à utiliser la force. Il proposa à sa compagne d'aller dîner. Tout en conduisant d'une main, il essaya de la caresser, et se mit en colère quand elle résista. Finalement, il arrêta la voiture et sortit son automatique. Il ordonna à Shirley Bridgeford de s'asseoir sur le siège arrière et de se déshabiller. Comme elle tentait de résister, il lui |
Glatman ( à droite ) avec les policiers dans le désert. Au cours de ses aveux, il déclara qu'il avait joui de chaque instant des meurtres sadiques qu'il perpétrait. Sept mois s'étaient écoulés entre son premier et son deuxième meurtre. Mais, comme il advient à la plupart des criminels sexuels, son désir maladif se faisait de plus en plus impérieux. Lorsqu'il vit dans un journal l'annonce d'un mannequin qui proposait de poser nu, l'occasion lui parut trop belle. Il passa voir " Angela " ( Ruth Mercado ) le soir du 23 juillet 1958. Ruth Mercado ne se montra pas prête à le laisser s'introduire chez elle. Glatman sortit une arme et entra de force. Comme Judy Dull, Ruth Mercado était petite, ce qui plût immédiatement au criminel. Ce dernier lui ordonna d'aller dans sa chambre à coucher, la fit se déshabiller, puis l'attacha et la viola. |
Glatman conduisit la police sur les lieux où il disait avoir laissé les cadavres de ses victimes. Il se tient debout à droite, menotte aux poignets, tandis que les policiers équipés de torches inspectent l'un des endroits indiqués. Un policier examine le crâne de Shirley Bridgeford, la deuxième victime de Glatman (en haut à droite ). En bas, un enquêteur pointe sa torche sur des restes non identifiés. |