Nom : Kenneth Alessio Bianchi | Nom : Angelo Buono |
Alias : "The Hillside Strangler" | Alias : "The Hillside Strangler" |
Date de naissance : 22 mai 1951 | Date de naissance : 5 octobre 1934 |
Classification : Serial killer | Classification : Serial killer |
Caractéristiques : Kidnapping-viol-torture | Caractéristiques : Kidnapping-viol-torture |
Nombre de victimes : 12 | Nombre de victimes : 12 |
Date des meurtres : 1977-1979 | Date des meurtres : 1977-1979 |
Date d'arrestation : 13 janvier 1979 | Date d'arrestation : 22 octobre 1979 |
Méthode de meurtre : Strangulation | Méthode de meurtre : Strangulation |
Lieu : Californie et Washington, USA | Lieu : Los Angeles, Californie, USA |
Statut : Condamné à la perpétuité | Statut : Décédé le 21 septembre 2002 |
Menottes aux poignets, Kenneth Bianchi est conduit au tribunal de Bellingham pour y être inculpé des meurtres de Karen Mandic et Diane Wilder. Les enquêteurs découvrirent bientôt d'autres détails étranges. Karen avait dit à son ami que l'homme qui lui avait proposé le travail lui avait fait jurer le secret. Il avait aussi téléphoné à la voisine qui venait habituellement arroser les plantes pour lui demander de ne pas s'approcher de la maison ce soir-là. Des gardes armés seraient en patrouille. Des policiers furent dépêchés vers la demeure inoccupée, située dans le quartier cossu de Bayside. Un serrurier ayant ouvert la porte, les policiers pénétrèrent prudemment dans la maison. Tout paraissait normal. La maison était en ordre, et il n'y avait aucune trace de lutte ; mais, sur le carrelage de la cuisine, les policiers trouvèrent l'empreinte de pied d'un homme. Elle était encore humide, et les enquêteurs en déduisirent qu'elle avait dû être laissée dans les douze heures précédentes. |
Des hommes se rendirent sur place. Le policier Bill Geddes jeta un coup d'oeil par la lunette arrière. Les cadavres des deux jeunes femmes portées disparues étaient tassés l'un contre l'autre, comme s'ils avaient été jetés dans le véhicule. Les deux victimes étaient entièrement vêtues. Elles avaient été étranglées et violentées. Bianchi faisait figure de principal suspect. Un mandat d'arrêt fut lancé contre lui, mais il était parti en mission à bord du fourgon de sa société. Son employeur, Mark Lawrence, accepta de lui tendre un piège. Il entra en contact radio avec Bianchi, pour lui demander de se rendre à une cabane de gardien au sud de la ville et d'y attendre de nouvelles instructions. Une demi-heure plus tard, une voiture de police arriva sur les lieux. Le jeune homme se rendit sans protester. Il paraissait simplement surpris, et si peu coupable que le policier Terry Wright, qui procédait à l'arrestation, pensa qu'il s'agissait sans doute d'une erreur. Ou bien Ken Bianchi était innocent, ou bien il était un merveilleux acteur. |
Karen Mandic
Cette étudiante âgée de vingt-deux
ans tenait à travailler à temps partiel pour financer ses études. |
Diane Wilder
Elle avait interrompu sa carrière
d'enseignante pour étudier la culture arabe à la Washington University. |
Dans l'escalier qui menait au sous-sol de la maison de Bayside, les enquêteurs découvrirent un poil pubien. Deux autres poils se détachèrent du corps de Diane Wilder lorsqu'on le déposa sur un drap stérile. Des taches de sperme furent découvertes sur les sous-vêtements des deux jeunes femmes. Des fibres de tapis retrouvées sur leurs vêtements et sur leurs semelles correspondaient à celles trouvées dans la maison de Bayside. Il devenait possible de formuler une hypothèse sur le déroulement du double meurtre. Ken Bianchi avait téléphoné à Karen Mandic pour lui proposer la mission de gardiennage. Il avait fait sa connaissance alors qu'il était vigile dans le grand magasin où elle travaillait - il avait donc menti en affirmant n'avoir jamais entendu parler d'elle. Bianchi lui avait fait jurer de garder le silence, mais Karen avait parlé à son fiancé, ainsi d'ailleurs qu'à un autre ami, agent de sécurité à l'université. Ce dernier s'était montré légèrement soupçonneux en apprenant le montant de la rémunération promise. |
Bien que Bianchi affirmât n'avoir aucun souvenir des crimes, les indices accumulés contre lui paraissaient concluants. Pendant son incarcération, les policiers entreprirent de fouiller son passé. Avant de s'installer à Bellingham au mois de mai de l'année précédente, il vivait à Glendale, dans la banlieue nord de Los Angeles. Un inspecteur téléphona au bureau de la police du comté de Los Angeles, où l'appel fut reçu par l'inspecteur Frank Salerno, de la brigade criminelle. En apprenant qu'un ancien habitant de Glendale du nom de Kenneth Bianchi était soupçonné d'un double meurtre à caractère sexuel, l'inspecteur Salerno se montra plus qu'intéressé. Depuis quatorze mois, Salerno était à la recherche de l'auteur de douze meurtres de ce type à Los Angeles, que la presse avait baptisé l'Etrangleur des Coteaux. Le dernier crime s'était produit peu de temps avant le déménagement de Bianchi à Bellingham. |
Yolanda Washington La première victime se prostituait pour élever son bébé, un petit garçon qu'elle adorait. |
Cherchant désespérément une piste, les policiers communiquèrent un portrait-robot. |
Lorsque Salerno parvint à retrouver les parents de Judy, un autre meurtre avait été commis, suivant le même mode opératoire que les deux premiers. Le 6 novembre, un jogger découvrit le corps d'une femme au bord du terrain de golf de Glendale. Elle avait été étranglée au moyen d'un lien et violentée. La nouvelle de la macabre découverte fut diffusée à la radio. Peu après, un homme téléphona à la police pour dire que sa fille avait disparu depuis deux jours. Agée de vingt ans, Lissa Kastin travaillait depuis peu comme serveuse. Une heure plus tard, le père de Lissa l'identifia d'après des photos montrées à la télévision. Bien que Glendale se trouvât hors de son champ d'action, Salerno alla voir le corps. Les marques de lien autour du cou et les traces autour des poignets et des chevilles lui indiquèrent que les étrangleurs avaient une nouvelle fois frappé. En regardant ce cadavre, Frank Salerno pensa qu'une terrible épidémie venait de se déclarer. Cependant, Salerno lui-même ne prévoyait pas l'horreur de ce qui allait suivre. |
Jill Barcomb
Prostituée âgée de 18 ans, elle s'était installée à Hollywood après une condamnation à New-York. |
Dolores Cepeda
Cette écolière de douze ans fut repérée par ses meurt- riers alors qu'elle montait dans l'autobus. |
Sonja Johnson
Agée de quatorze ans, elle fut tuée alors qu'elle rentrait chez elle en comp- agnie de Dolores. |
Kristina Weckler
Ex-voisine de Bianchi, âgée de vingt ans, elle était étudiante en Lettres à Pasadena et vivait à Glendale. |
Jane King
Cette étudiante en
Scientologie de vingt-huit ans était actrice et mannequin à temps partiel. |
Lauren Wagner
Etudiante dans une école de commerce, âgée de dix-huit
ans, elle voulait devenir secrétaire. |
Le corps de Cindy Lee Hudspeth fut identifié par sa colocataire, Michele Exner (ci-contre), qui avait signalé la disparition de son amie le matin du jour où le cadavre fut retrouvé. Les blessures de la victime avaient été aggravées par les mouvements imprimés au corps enfermé dans le coffre de la voiture lors de sa chute dans le ravin. Selon sa famille et ses amis, Cindy Hudspeth était une jeune femme travailleuse, ambitieuse et plutôt naïve pour une Californienne de vingt ans. Elle avait pour projet d'aller étudier à l'université dans le nord de la Californie. Habituellement, les jeunes filles n'aimaient pas parler à des étrangers, mais on savait que l'une d'elles admirait les policiers ; aussi était-il possible que les meurtriers se soient fait passer pour des policiers. Sous hypnose, le témoin indiqua que la voiture était une grosse berline peinte en deux tons. |
Kimberly Diane Martin Cette prostituée de dix-sept ans travaillait pour une agence de call-girls ( où elle avait pour pseudonyme " Donna " ) |
Quand l'agence lui avait demandé son numéro de téléphone, l'homme avait assuré qu'il était chez lui, mais une vérification ultérieure révéla qu'il avait donné le numéro de la bibliothèque publique. Les policiers interrogèrent tous les occupants de l'immeuble ; l'un deux, un jeune homme du nom de Kenneth Bianchi, indiqua qu'il avait entendu des cris. A la bibliothèque d'Hollywood, une femme raconta qu'un homme à l'épaisse chevelure l'avait suivie en lui lançant des regards inquiétants. Dans les dernières semaines de 1977, il n'y eut pas d'autre meurtre. Les policiers de Los Angeles se prirent à espérer que les Etrangleurs avaient filé. Le 17 février 1978, cet espoir fut réduit à néant lorsque la présence d'une Datsun orange fut signalée à mi-pente d'un ravin, en contrebas d'une bretelle de l'autoroute d'Angeles Crest, au nord de Glendale. Le coffre contenait le corps dénudé d'une jeune femme, Cindy Hudspeth, vingt ans, serveuse à temps partiel au Robin Hood Inn. Le rapport du médecin légiste indiqua qu'elle avait été violée par deux hommes.
|
1 Yolanda Washington Forest Lawn Drive le 17.10.77 2 Judith Ann Miller La Crescenta le 1.11.77 3 Lissa Kastin Près du Chevy Chase Golf Club, Glendale le 6.11.77 4 Jill Barcomb Franklin Canyon Drive/Mulholland St le 10.11.77 5 Kathleen Robinson Pico Bd/Ocean Bd le 17.11.77 6 Kristina Weckler Ranons Way/Nawona le 20.11.77 |
7 Dolores Cepeda 8 Sonja Johnson Landa St/Stadium Way le 20.11.77 9 Jane King Bretelle de l'autoroute du Golden State le 23.11.77 10 Lauren Wagner 1200 Cliff Drive le 29.11.77 11 Kimberly Diane Martin Alvarado Street le 14.12.77 12 Cindy Lee Hudspeth Autoroute d'Angeles Crest à Pasadena le 17.2.78 A MAISON D'ANGELO BUONO 703 Colorado Street |
Bianchi, lors de l'audition destinée à déterminer s'il souffrait effectivement d'un dédoublement de la personnalité. Lorsque l'inspecteur Frank Salerno apprit que Bianchi avait été appréhendé pour un double meurtre dans l'Etat de Washington, il se rendit à Bellingham sans perdre de temps. Quelques heures seulement après son arrivée, il fut convaincu que l'un des Etrangleurs des Coteaux avait enfin été pris. Certains des bijoux retrouvés dans l'appartement de Bianchi correspondaient aux articles dérobés aux victimes de la région de Los Angeles. En détention, Bianchi continua de se comporter comme un innocent. Il se montra fort coopératif, et indiqua aux policiers que son seul ami proche à Los Angeles était son cousin Angelo Buono, un artisan spécialiste de l'aménagement intérieur des automobiles, propriétaire d'une |
Buono et son cousin Bianchi avaient terrorisé la jeune fille en lui disant qu'elle serait tuée si elle essayait de s'enfuir, puis Buono l'avait soumise à des actes sexuels dégradants. Horrifié par ce récit, l'avocat avait payé à Becky Spears un billet d'avion pour Phoenix. Buono l'avait ensuite menacé au téléphone - jusqu'à ce que l'avocat lui renvoie ses menaces par le biais d'un homme de main. Dès lors, il n'avait plus entendu parler de Buono ou de son agence de call-girls. |
Sabra Hannan (ci-contre), que Bianchi avait rencontrée lors d'une soirée, fut amenée à se prostituer par les deux cousins. Ils firent miroiter aux yeux de la jeune fille, âgée de seize ans, la perspective d'une carrière de mannequin, mais dès qu'elle fut sous leur coupe, ils l'obligèrent ( par des menaces de mort ) à travailler comme call-girl. Il devint rapidement clair aux yeux des enquêteurs que Buono était un personnage redoutable. Marié à quatre reprises, il avait eu huit enfants. Ses quatre femmes l'avaient quitté à cause de sa brutalité. Il était fier de ses prouesses sexuelles, et aimait |
Le 21 mars 1979, le Dr John Watkins examina Bianchi sous hypnose.
Salerno et ses collègues commençaient également à comprendre comment Buono et Bianchi avaient pu devenir des meurtriers. Leurs activités de souteneurs les avaient habitués à dominer et à frapper les femmes. Ils avaient acheté à une prostituée expérimentée une liste de noms d'hommes, aimant que l'on envoie des filles chez eux. Cette liste avait été livrée, mais elle ne comprenait en fait que des noms d'hommes souhaitant rendre visite aux prostituées chez celles-ci.
Buono avait été fou de rage d'avoir été ainsi joué. Il n'avait aucun moyen de retrouver la fille qui lui avait vendu la liste inutile, mais il savait où trouver l'une de ses amies, prostituée elle aussi, qui était en sa compagnie au moment de la remise de la liste. Cette amie, Yolanda Washington, allait être la première victime des Etrangleurs. L'enquête paraissait devoir être prestement bouclée. Bianchi serait certainement condamné pour les meurtres de Bellingham. Dans l'Etat de Washington, cela lui vaudrait sans doute la peine capitale ; confronté à cette perspective, Bianchi préfèrerait être jugé à Los Angeles, |
La concubine de Bianchi, Kelli Boyd, demeura convaincue de son innocence. " Je savais qu'il n'était pas un saint, et il a admis qu'il se mettait en colère comme tout le monde, mais il n'arrêtait pas de dire que ça devait être terriblement difficile d'ôter la vie ", déclara-t-elle. " Il disait que seul un maniaque pouvait avoir tué comme ça... je savais qu'il était incapable de tuer." Condamné à deux peines de réclusion à perpétuité, Bianchi sanglota : " Je ne trouve pas les mots pour exprimer le chagrin que je ressens d'avoir fait ce que j'ai fait. Je ne pourrai jamais effacer la douleur que j'ai infligée à autrui, je ne pourrai jamais m'attendre au pardon d'autrui. " |
Au lycée, Kenneth Bianchi se flattait de son image de bon garçon, mais sous ces dehors avenants se dissimulait un être instable. Kenneth Alessio Bianchi, né le 22 mai 1951, était le fils d'une prostituée de Rochester qui l'abandonna à la naissance. Il fut adopté à trois mois par Frances Bianchi, la soeur de Jenny Buono. Ken était un enfant normal, brillant même, si l'on exceptait sa tendance à mentir sans cesse. Dans un ouvrage consacré aux Etrangleurs des Coteaux, Darcy O'Brien fit remarquer que le mensonge était indissociable de la personnalité de Bianchi. Il s'abandonnait souvent à des rêves éveillés, et son médecin avança que ces états de quasi-transe pouvaient être dus à une forme légère d'épilepsie. Un psychiatre diagnostiqua aussi une dépendance exagérée à l'égard de sa mère adoptive. |
Se faisant passer pour des policiers, ils l'avaient ramenée chez Buono pour la violer. Elle aurait accepté d'avoir avec eux des relations sexuelles pour quelques dollars, mais Bianchi s'agenouillant sur ses jambes, les deux hommes l'avaient étranglée et étouffée en même temps. La description fournie par "Steve" laissait entendre que Buono avait été submergé par le mépris des femmes, et que Bianchi avait savouré le sentiment de détenir un pouvoir absolu de vie et de mort. Selon "Steve", la victime suivante avait été Lissa Kastin, dont ils avaient arrêté la voiture en présentant un insigne de policier, avant de l'emmener "au poste pour interrogatoire". Dans la maison de Buono, elle avait été menottée puis étranglée. Ils |
Jane King avait commis l'erreur de se laisser raccompagner. Elle mourut elle aussi dans la maison de Buono. Les deux hommes furent surpris d'apprendre par les journeaux qu'elle avait vingt-huit ans - elle leur avait paru plus jeune. Quelques jours plus tard, Bianchi et Buono avaient vu deux écolières, Dollie Cepeda et Sonja Johnson, monter dans un bus. ils avaient suivi celui-ci puis, quand les deux filles en étaient descendues, ils les avaient interpellés. Se faisant passer pour un policier, Bianchi leur avait dit qu'un dangereux cambrioleur se trouvait dans les parages. Les jeunes filles étaient particulièrement vulnérables car elles venaient de dérober pour cent dollars de bijoux fantaisie dans un grand magasin et n'étaient donc pas prêtes à mettre en cause la parole d'un policier. Chez Buono, elles furent toutes deux violées et tuées. Les cadavres furent jetés sur un tas d'ordures. Les policiers avaient tenu un raisonnement correct en estimant que celui ou ceux qui s'étaient débarassés des corps devaient bien connaître le quartier. La victime suivante fut une étudiante en Lettres dont Bianchi avait fait sa conaissance alors qu'il habitait à Hollywood. Kristina Weckler avait à l'époque repoussé les avances de Bianchi. Les deux hommes frappèrent à sa porte, et Bianchi dit : "Salut, tu te souviens de moi ?" Il raconta qu'il s'était engagé comme policier suppléant, et que les portes de la voiture de Kristina avaient été forcées. Une fois au bas de l'escalier, elle fut entraînée dans la voiture de Buono, emmenée chez celui-ci et tuée. Une fois encore, "Steve" fournit un luxe de détails horribles. Le lundi 28 novembre, Buono et Bianchi suivirent une voiture conduite par une fille rousse. Lorsque Lauren Wagner s'arrêta devant chez ses parents, Bianchi brandit son insigne de policier et déclara qu' elle était en état d'arrestation. Malgré ses protestations - et les aboiements du chien d'une voisine - ils la firent monter de force dans leur voiture. S'étant rendu compte qu'ils voulaient la violer, elle se montra |
coopérative et se comporta comme si elle appréciait la situation, mais son stratagème échoua. La malheureuse fut étranglée. Deux semaines plus tard, Bianchi et Buono firent venir une call-girl, Kimberly Diane Martin, à la résidence Tamarind, puis la ramenèrent chez Buono. Après l'avoir violée, ils se débarassèrent de son corps dans un terrain vague. Selon "Steve", le dernier meurtre de Los Angeles se produisit presque par accident. Le 16 février, Bianchi vit, à son arrivée chez Buono, une Datsun orange garée devant la maison. Une fille du nom de Cindy Hudspeth était venue demander à Buono de confectionner de nouveaux tapis de sol pour sa voiture. |
Les deux hommes étendirent la fille nue sur le lit, chevilles et poignets ligotés, puis ils la violèrent et l'étranglèrent. Ils poussèrent la Datsun du haut d'une falaise avec le corps dans la malle arrière (photo ci-contre). "Steve" avait raconté tout ce qu'il savait aux policiers. Il n'avait cependant pas parlé de deux victimes, Jill Barcomb et Kathleen Robinson. |
Angelo Buono ( à gauche ) dominait son cousin Kenneth Bianchi (ci-contre), au caractère plus passif. Bianchi perpétra le meurtre des deux étudiantes de Bellingham moins sous l'effet d'une pulsion irrésistible que pour avoir une raison de se vanter auprès de son cousin ; il pensait que cet exploit lui vaudrait les louanges de Buono. |
En 1924, Richard Loeb et Nathan Leopold (de gauche à droite) furent condamnés pour le meurtre d'un jeune garçon. Leopold, sous le charme de son ami, était certainement le partenaire soumis. Le même processus se retrouve dans le cas de Leopold et Loeb, ou celui de Fernandez et Beck ( où Martha Beck était la partenaire dominante, et Raymond Fernandez l' " esclave " ). Bien que n'étant pas fondée sur le mépris, la même relation dominé/dominant soudait les soeurs Papin. |
L'inspecteur Frank Salerno |
En écoutant un enregistrement d'une séance avec le Dr Allison, ils entendirent "Steve" déclarer que son nom de famille était Walker. Soudain, tous deux se rappelèrent avoir vu le nom de Steve Walker quelque part dans les papiers de Bianchi. Les enquêteurs retrouvèrent alors une lettre destinée au chef de la scolarité de l'université d'Etat de Californie, signée " Thomas Steven Walker ", écrite de la main de Bianchi. Il s'agissait d'une demande de diplôme avec le nom laissé en blanc. L'enquête devait révéler que le véritable Steve Walker était un diplômé de psychologie de l'université d'Etat de Californie, qui avait répondu à une offre d'emploi, passée par Bianchi, en envoyant certains de ses certificats universitaires. |
Pour les policiers, cela n'avait plus guère d'importance. Les bijoux retrouvés chez Bianchi permettaient d'établir le lien avec certaines des victimes, et l'on s'était aperçu qu'un fragment de duvet retrouvé sur la paupière de Judy Miller était identique à un matériau à base de polyester présent dans la maison de Buono. Progressivement, les éléments accumulés contre Buono devenaient suffisamment solides pour le faire condamner. Un véritable coup de théâtre se produisit alors. En juillet 1981, le substitut du procureur Roger Kelly proposa l'abandon des dix accusations de meurtres à l'encontre de Buono, arguant que le témoignage de Bianchi était si douteux et plein de contradictions qu'il n'avait aucune valeur. Kelly estimait que Buono devrait être jugé plus tard pour les accusations de proxénétisme, viol et sodomie, et que dans l'intervalle il devait être remis en liberté après versement d'une caution de cinquante mille dollars. Cela signifiait que même si Buono était condamné, il ne purgerait qu'environ cinq années de détention. Le juge George accepta de se prononcer le 21 juillet 1981. Le moral était au plus bas chez les policiers. Nul ne doutait que si les services du procureur n'étaient pas sûrs d'obtenir une condamnation, le juge accepterait d'abandonner les poursuites. A l'ouverture de la séance, Buono et son avocate, Katherine Mader, arboraient un air joyeux. Pourtant, dès que le juge prit la parole, il apparut que leur confiance était déplacée. Que Bianchi fût un témoin fiable ou non, les différents témoignages ainsi que les indices matériels relevés sur Judy Miller permettaient de maintenir les accusations. Le juge ajouta que si le procureur manifestait |